La France compte 31 millions de habitations. Chacune consomme 250 à 270 kWh/m2 par an, selon les origines, soit une note E voire F sur un diagnostic d’efficacité des performances énergétiques (DPE). Avec de très grosses disparités.
Performances énergétiques : où en est votre habitation ?
Trente et un millions de habitations (17 millions de habitations individuelles et 14 millions d’immeubles collectifs) et énormément de divisions ! Peu de points communs existent entre un logement haussmannien des beaux quartiers parisiens, un pavillon réalisé après-guerre en banlieue d’une grosse agglomération, une habitation RT 2005 (Réglementation Thermique 2005) posée dans un lotissement d’une Ville nouvelle entourée de champs, une vieille bâtisse perdue en campagne… Sur la route de l’efficacité énergétique, de quelle façon savoir où se situe votre habitation ?
Diagnostic énergétique
Il est irréalisable de répondre exactement à ce questionnement sans avoir soumis, au préalable, l’immeuble à un diagnostic d’efficacité énergétique (DPE), un audit thermique ou autre bilan énergétique. Cependant, vous pouvez tout de même vous rendre compte de la situation globale de votre bien. En d’autres mots, savoir si vous êtes plutôt possédant d’une épave énergétique nom donné par l’Agence nationale de l’habitation (Anah) aux habitations très énergivores, classées G sur le DPE ou, à l’opposé, si vous êtes détenteur d’une habitation aux propriétés plus convenables.
Quoi qu’il en soit, dans ces deux cas, il y a fort à parier que des travaux s’avéreront nécessaires… Sur les 31 millions de habitations, près des deux tiers ont été réalisés avant 1974. Quelle force ? La première prescription thermique, RT (Réglementation Thermique) pour les connaisseurs, a été mise en place exactement cette date, suite au 1er choc pétrolier.
Respect des prescriptions
Dès lors, toutes les habitations réalisées depuis respectent, en théorie du moins, les exigences mises en place par cette prescription. Ces obligations en matière d’isolation ont ensuite évolué vers d’autres exigences liées au utilisations énergétiques. En 2009, un bâtisseur d’habitation individuelle doit comme ça observer la RT 2005. Une habitation bâtie en dehors de cette prescription n’est-elle alors qu’une épave thermique ? Pas vraiment. Cela signifie seulement que sa remise en état sera en global plus complexe à conduire que celle d’une habitation récente.
Les habitations anciennes
Qu’entend-on exactement par habitations anciennes ? Il s’agit d’habitations bâties avant les années 50, le plus souvent en tenant compte des approvisionnements solaires (pièces de vie au Sud, entre autres,) et de matériaux locaux (briques, pierres, terre crue…). Ces immeubles, s’ils n’ont pas subi de travaux malencontreux entretemps, proposent, par leur mode de construction, un très bon point de début pour une remise en état efficace, avec un potentiel intéressant d’économies à la clé.
Point essentiel : il s’agit en global d’édifices offrant une inertie lourde. L’inertie thermique désigne l’accumulation de chaleur ou de froid dans les murs et les sols. Et ces immeubles respirent : ils laissent transiter l’air et la vapeur d’eau à travers leurs parois. Des lors, leurs efficacités thermiques dépendent de la qualité de l’édification. Mais également du respect de l’équilibre hygrométrique et de l’inertie de l’immeuble.
Les habitations récentes
À partir des années 50, l’immeuble évolue. Il faut construire énormément et vite, l’acier devient prépondérant. Conclusion : les murs de quelques dizaines de cm d’épaisseur qui assuraient une inertie imposante sont remplacés par des parois de 20cm de large en béton et acier. On débute à construire des immeubles imperméables à l’air où la vapeur d’eau ne passe plus. En 1974, après le 1er choc pétrolier, une prescription thermique, destinée à réguler l’utilisation énergétique dans l’habitation, voit donc le jour.
Elle exige aux immeubles neufs des prescriptions en matière d’isolation puis d’utilisation énergétique. Au fil des ans, les obligations se font de plus en plus élevées. Conséquence : une habitation RT 1974 consomme deux fois plus qu’une RT 2000. Cependant, attention, la RT n’est pas la panacée ! La dernière en date dite RT 2005, (pour les permis de construire déposés après le 1er septembre 2006), équivaut le plus souvent à la note de D sur l’échelle du DPE.
La Réglementation Thermique (RT)
Comme l’expliquent les pouvoirs publics : la RT (pour le neuf comme pour l’actuel) n’est donc que la voiture-balai et non l’accélérateur de l’efficacité énergétique. En somme, dans le plan d’une remise en état complète de l’actuel, il serait dommage de se réguler aux obligations en vigueur ! Mieux vaut tenter de viser, si vos finances vous le permettent, le statut BBC (immeuble basse utilisation, classe A du DPE). D’autant que la RT 2010, exécutoire à partir de 2012, est sur les rails. Toutes les édifications récentes devront donc très rapidement observer cette prescription BBC. En attendant les obligations de la RT 2020…
Un parc immobilier vieillot
Relativisez le rang énergétique de votre bien : la majorité du parc immobilier de l’hexagone est dans un bien mauvais état au regard des obligations à venir impulsées par le Grenelle ! Une recherche accomplie en 2008 pour l’Anah sur l’état du parc en 2007 dresse un état des lieux estimatif instructif. Sur les 31,4 millions de habitations de l’hexagone, 0 % se classe en catégorie A du DPE, 3 % en B, 18 % en C, 31 % en D, 22 % en E, en 9 % en F et 15 % en G. Cette même recherche tente de définir une utilisation normale par rapport à l’année d’édification du bien.
Ainsi, une habitation bâtie avant 1975, non remise en état, utiliserait-elle en normale 457 kWh/m2/an (correspondant classe du DPE). L’utilisation de la même habitation remise en état, atteindrait environ 327 kWh/m2/an (classe E). Une habitation bâtie entre 1975 et 2000 rognerait 224 kWh/m2/an (classe D). Tandis qu’une habitation édifiée entre 2000 et 2007 serait aussi classée en D. Mais avec une utilisation énergétique moindre : 158 kWh/m2/an.
N’oubliez pas le milieu extérieur
Outre les propriétés propres à votre habitation… D’autres facteurs rendent son milieu plus ou moins propice à sa remise en état complète. L’énumération de ces critères est grande (et non exhaustive). Orientation par rapport au solaire, aux vents dominants, aux reliefs proches, des principes masquants ou isolants (gros arbres, mitoyenneté…), quantité et place des ouvertures, compacité de l’immeuble…
La brique respire : elle laisse transiter l’air et la vapeur d’eau. Il faudra donc garder cet atout au moment de l’isoler.